Biographie

La matière étirée en grands coups de couteaux, les jeux d’ombres et de lumières, les couleurs flamboyantes : les tableaux de JALINEPOL sont immédiatement reconnaissables. Ses toiles impressionnistes traduisent sa personnalité généreuse et appellent à la sérénité. Ses récents travaux sur l’abstraction à travers les monochromes sont le résultat d’une recherche sur la matière, qui prend progressivement le pas sur la couleur.

Originaire des Hauts-de-France, le plat pays d’Henri Matisse, les nombreux voyages de JALINEPOL ont forgé son expression artistique. D’abord au Cameroun début 1979, elle a été bousculée par les couleurs et les formes des batiks, poupées et sculptures traditionnelles. Puis en 1986, en Nouvelle-Calédonie, elle s’inspira des couleurs du Pacifique et de la culture Canaque. A Beyrouth au Liban en 1993, elle découvre les souks, les champs d’oliviers et s’imprègne de toutes ces visions pour nourrir son imaginaire. Elle s’en inspira pour peindre ses orients, rares peintures où elle s’autorise à représenter l’Homme, sous la forme de silhouettes dorées perdues dans un décor rougeoyant. Elle ne s’arrête jamais de voyager : en 2017, elle se déplace à Hawaï pendant 5 mois, où elle peint la faune et la flore locale. De ce dernier voyage sont issues ses impressionnantes représentations de lave en fusion.  

La France, le pays natal de JALINEPOL a également joué un rôle prépondérant dans l’éclosion de son art.

En 1984, elle fréquente les Beaux-Arts de CAEN. En 1987, elle suit des cour de peintures auprès de LUIS ANZA, peintre et écrivain d’origine argentine. Il lui enseigne la technique, mais la laisse surtout s’aventurer hors des sentiers battus et JALINEPOL expérimente ses premières toiles impressionnistes à cette occasion. Elle peint d’abord les bouquets qu’on lui offre, exprimant une palette d’émotions à travers ses fleurs. Lors d’un retour à Lille, elle fréquente l’atelier du Septentrion et travaille sur la forme sculpturale. Mais c’est plus au sud que JALINEPOL choisira de s’installer. En hiver, elle peint ses toiles dans son atelier à Lyon, au milieu de la ville des lumières. Mais dès l’arrivée des beaux jours, elle s’exile en plein milieu de la campagne Quercynoise, source d’inspiration d’un grand nombre de ses tableaux. Dans son antre, elle peint d’abord les grands champs de coquelicots qui l’entourent et les couleurs du printemps.

 Face à ses toiles, on voit d’abord des fleurs innombrables aux couleurs éclatantes, qui semblent onduler sous la caresse du vent. Pour l’artiste, la peinture n’est pas figée sur la toile et permet de représenter le mouvement et les sentiments. La large palette chromatique des premiers tableaux de  JALINEPOL a fait son succès et de nombreuses galeries exposent ses toiles aux Etats-Unis. Mais loin de rester figée, sa démarche artistique et son style sont en perpétuelle évolution. Le travail sur la matière a pris une place prépondérante dans ses toiles, prenant le pas sur la pluralité des couleurs. Si elles sont moins nombreuses, elles gagnent en précision : ses rouges pavot et ses bleus de cobalt n’ont pas perdu leur intensité. Mais elle nous invite désormais à un voyage vers l’abstraction. Ses grands tableaux d’un noir d’encre où seules la réflexion de la lumière permettent de découvrir les formes sont l’aboutissement d’une recherche artistique d’une quarantaine d’année.

 Au cours de sa carrière d’artiste, JALINEPOL a toujours cherché à repenser son approche de la matière et de la couleur.  Son style s’inscrit dans une constante évolution.

Progressivement, les champs et les bouquets de fleurs se réduisent à l’essentiel :  styliser les formes en se rapprochant du monochrome. C’est par l’épuration formelle que cette représentation s’éloigne peu à peu du réalisme. L’utilisation d’une palette chromatique plus réduite lui permet de travailler plus précisément les nuances de chaque couleur.

 A travers les épaisses couches de peintures, le travail de la matière était déjà présent dans ses premiers tableaux. Mais il a pris une importance primordiale avec le passage au monochrome. Désormais, ce sont aussi les reliefs et les jeux de lumières qui révèlent les formes. Les généreuses couches de peintures étalées au couteau sur ses toiles caractérisent sa personnalité. Ces recherches sur les formes l’ont menée à ses premières sculptures. Elle multiplie les techniques et travaille en bronze patine, en bronze chrome de couleur et en résine.

 A travers ses voyages au CAMEROUN, en NOUVELLE- CALEDONIE, EN POLYNESIE, à BORA-BORA et au LIBAN, JALINEPOL s’est nourrie de ces différentes cultures pour faire évoluer son style.  En parallèle, ses représentations florales sont devenues de plus en plus abstraites. Elle recherche un équilibre dans la composition par la matière et les nuances. Elle s’est éloignée du figuratif pour peindre des émotions, s’inscrivant de cette manière dans une veine impressionniste.